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Babacar Ndiaye, président de la FSBB « Les primes multipliées par 10. Nous ne devons aucune prime aux joueurs »


Rédigé le Dimanche 17 Mai 2020 à 01:35 | Lu 322 fois | 0 commentaire(s)



Ce samedi, le président de la Fédération sénégalaise de basketball Me Babacar Ndiaye était l’invité du forum des journalistes sportifs (Anps) qui s’organise chaque week-end. Le patron du basket national a fait le tour de toutes les questions qui concernent son sport. Ainsi, il a révélé que la FSBB ne doit aucune prime aux joueurs de l’équipe nationale. Une prime multipliée par 10 selon lui.

Morceau choisi

« La question de la limitation des mandats sera soumis à une assemblée générale extraordinaire »

Sur ce point également, nous devons être lucides et faire une analyse objective de la situation. Nous avons dans nos textes l’article 18 des Statuts de la FSBB qui limite le mandat des membres du Comité directeur à deux. Ce texte dit que les membres du Comité directeur sont rééligibles une seule fois. A y voir de près, on dirait que c’est une disposition politique qui a été transférée dans le sport, spécifiquement dans le basket. Dans le domaine politique, on parle de limitation de mandat c’est quand il est consécutif. C’est-à-dire que la personne ne peut pas faire plus de deux mandats consécutifs, mais cela vous donne la possibilité de revenir après les deux mandats. Le texte du basket tel que c’est libellé, on ne peut pas revenir même après avoir fait deux mandats. Ce qui fait 8 ans et ce n’est rien dans la carrière d’un dirigeant sportif. Ensuite, il n’est pas bon de se débarrasser de toutes les personnes ressources et hommes d’expérience dans une fédération. Si tout le monde part après deux mandats, on n’aura jamais dans la fédération des gens expérimentés et qui ont la carrure d’aider la structure. Il faut voir que c’est une discrimination entre les différentes fédérations. On ne peut pas constituer une exception, non pas sénégalaise mais mondiale. Nulle part et dans aucune discipline, vous ne verrez une limitation de mandat du Comité directeur. Il y a une discrimination même sur le plan interne entre différentes fédérations délégataires de pouvoir. C’est une disposition qui viole la charte sportive car il n’y a pas de texte règlementaire limitant les mandats des fédérations. Le ministre a parlé le week-end dernier de la tenue des assemblées générales à la fin des mandats, d’où l’obligation pour les fédérations de ne pas proroger leur mandat. Nous avons une limitation des mandats du Comité directeur à deux et ça viole le principe de légalité des fédérations devant la loi. Même au niveau du CNOSS, il n’y a pas de limitation de mandat, ça viole les textes du CIO et de la FIBA, où on parle de limitation d’âge. Vous ne verrez dans aucune discipline une limitation de mandat. Si nous voulons que le Sénégal puisse avoir des dirigeants capables de percer sur le plan international, il faut les laisser travailler, percer, se faire un carnet d’adresse et acquérir de l’expérience pour pouvoir être élu. Si Abdoulaye Sèye avait été limité à deux mandats, il ne serait jamais président de FIBA Afrique et de FIBA Monde. Il avait 20 ans à la tête de la FSBB pour ensuite diriger ces deux structures internationales. Si Augustin était limité à deux mandats, il ne serait pas aussi aujourd’hui membre du Comité exécutif de la CAF. Cette question mérite d’être posée et il n’y a aucun texte qui interdit la révision de cette disposition. Les clubs sont souverains pour se prononcer sur cette disposition. Le moment venu cette question sera soumis à une assemblée générale extraordinaire, mais il y aura aussi d’autres dispositions car les textes méritent d’être revus.

 Objectif aux Afrobasket 2021 (hommes et dames)

2021 est une année chargée sur le plan international avec les deux Afrobasket (hommes et dames), sans oublier le TQO masculin. En terme d’objectifs, nous sommes en train de discuter avec le Directeur technique national et le sélectionneur des filles, si on doit rajeunir à 100% ou à moitié pour avoir des objectifs de reconquête du titre ou de montée sur le podium. Cette question n’est pas totalement tranchée mais elle le sera sous peu. Pour ce qui est des garçons, quand on discutait avec le sélectionneur, il fallait se mettre d’accord sur les objectifs. L’objectif est de se qualifier au 2ème tour des TQO et pour l’Afrobasket, reconquérir le titre. Je voudrais apporter des précisions car j’entends beaucoup de choses sur l’équipe nationale masculine. On ne peut pas parler de problèmes de moyens pour le basket sénégalais. On ne peut pas mettre l’équipe nationale dans de meilleures conditions que celles de l’Afrobasket masculin 2017. Il faut avoir le courage et l’honnêteté de le dire. En 2017, les Lions se sont regroupés dans un hôtel 4 étoiles à Dakar, suivi d’un stage en Espagne pour une préparation, retour à Dakar pour les phases de groupes, avant de rejoindre la Tunisie pour les phases finales. A Tunis, nous étions la seule équipe à avoir son propre réceptif et les joueurs étaient dans d’excellentes conditions. Avant l’arrivée de Matar Bâ, les primes au basket étaient de 150 000 ou 200 000 francs par matches gagnés. Je suis président depuis 20015, mais j’ai fait plus de 30 ans dans le basket. J’ai suivi plusieurs Afrobasket en tant que passionné. Je connais les primes qui ont été payées en 2013 à Abidjan. Les primes ont été multipliées par 5 voire même par 10. Aujourd’hui, nous ne devons aucune prime aux joueurs. Maintenant, il faut discuter avec le staff technique, les joueurs et l’encadrement administratif pour voir là où ça casse. Si on justifier la non reconquête du titre par l’absence de condition, je pense qu’on fait fausse route. L’équipe a été toujours mise dans des conditions de performance. En 2014, la prime de participation à la Coupe du monde était de 1 million. En Chine (en 2019), les primes sont passées de 1 à 5 millions et malgré tout il y avait du bruit. Je me suis battu auprès de la tutelle pour avoir cette augmentation. On méritait d’être félicité, mais on n’a pas été compris.

Contrat Boniface…

C’est un contrat qui devra courir jusqu’à la fin de l’Afrobasket 2021. Boniface est un perfectionniste. Il m’a dit président, si je ne peux atteindre les objectifs que je me suis fixé, je vais laisser la place à quelqu’un d’autre. Je compte beaucoup sur lui.  Je pense qu’il peut atteindre ses objectifs s’il est aidé, car il est rigoureux et méthodique. Il n’a pas insisté sur l’argent. Il veut un encadrement de qualité, un analyste vidéo, un bon adjoint. Il est en train de discuter avec un entraîneur espagnol qui était dans l’encadrement de Barcelone. On est en train de travailler pour avoir une bonne équipe et un bon encadrement technique. C’est ensemble qu’on puisse atteindre les objectifs.

Infrastructures…

Il faut d’abord se féliciter de la construction de Dakar Arena suite à la victoire des Lionnes en 2015. On courait derrière une salle de basket depuis presque 20 ans. On a montré que Dakar Arena n’était pas grand pour le basket, car on a pu remplir la salle et il y avait même du monde à l’extérieur. Le basket occupe une place importante dans le cœur des Sénégalais. Il faut noter que nous avons un bon parquet à Marius Ndiaye, offert par Amadou Gallo Fall. Marius Ndiaye est au cœur de la ville et je ne vois pas l’utilité d’aller jouer à Dakar Arena les matches de championnats avec toutes les difficultés que cela engendre. Nous voulons organiser les éliminatoires de l’Afrobasket 2021 en novembre et nous pourrons aller à Dakar Arena. Pour ce tournoi, il se peut aussi qu’on joue à Marius Ndiaye, nous sommes en train d’étudier la question avec le ministre des Sports. Pour Amadou Barry, on a opté pour des journées non-stop. On joue de 9 à 21h ou 22h. Sur le plan financier, on a eu des recettes plus importantes contrairement à la saison précédente.  Il faut reconnaître que le parquet et les panneaux ne sont pas bons à Amadou Barry. Il faut les remettre aux normes et cela pourrait être possibilité l’année prochaine, où on aura plusieurs compétitions internationales. De ce fait, on pourrait jouer à Dakar Arena ou Amadou Barry. Je suis allé à plusieurs fois à Sèdhiou et c’est vrai que le terrain est impraticable. Mais, il faut savoir que les infrastructures relèvent des prérogatives de l’Etat. Je peux simplement féliciter les responsables de la discipline à Sèdhiou qui sont en train de faire un excellent travail avec des moyens limités. Je pense qu’ils auront sous peu leur terrain car leur stade sortira sous peu de terre.

Ligue professionnelle de basket

On peut envisager la création d’une ligue de basket professionnel au Sénégal. Aujourd’hui, le basket paie des salaires supérieurs à ceux du football. Je connais des clubs qui paient des salaires de 500 000 ou 700 000 francs. On a près de 7 clubs qui paient des salaires et il y a une possibilité de faire un championnat professionnel ou semi-professionnel. On peut trouver 8 clubs pour faire du professionnalisme. Cette question est à l’étude et on verra d’ici la fin de ce mandat, les possibilités qui se présentent pour créer une ligue professionnelle.

La violence…

C’est une chose que nous regrettons fédéraux et responsables des clubs. Il n’y a pas eu trop de violence parce nous avons pu modérer les supporters. Quand la sensibilisation n’a pas eu d’effets, la fédération a sanctionné lourdement.  Le Duc et l’AS Douanes ont été sévèrement sanctionnés à l’époque. On a même arrêté une finale Duc – Douanes pour des jets d’eau. Le trophée a été remis à l’AS Douanes.  Les clubs étaient tous informés et cela montre que nous sommes engagés dans la lutte contre la violence dans les stades. Nous ne lésinerons pas sur les moyens pour combattre ce fléau. 

 Championnat de D2…

Je salue aussi Bator Fall (RTS) qui a joué un rôle dans la médiation concernant l’affaire Tandian. Il y a aussi Médoune Baye Guèye, ancien président de SLBC, qui a aussi joué un rôle dans l’apaisement. Nous avons objectif de massifier le basket. Le basket se jouer dans l’axe nord Dakar, Thiès, Saint-Louis, Louga. Aujourd’hui, nous avons voulu que le basket se joue partout à l’intérieur du pays. On l’a fait par la massification de la D2 qui se joue sous forme de championnats zonaux ou régionaux. On veut faire en sorte que les équipes se produisent devant leur public. C’est une manière de pousser les populations d’aimer le basket. Les équipes issues des différents championnats zonaux vont disputer le tournoi de montée en première division. Nous sommes passés de 12 à 16 chez les garçons et 8 à 12 pour les filles pour le tournoi d’accession en D1.  En D2, nous avons plus de 100 équipes affiliées et cela montre l’intérêt des populations. On ne peut pas parler du démarrage, vu qu’on a lancé des consultations sur la suite de la saison. On verra dans quelle mesure les clubs pourraient garder leur engagement pour la saison prochaine. Ce sont des questions juridiques et il faudra bien réfléchir pour mettre tout le monde à l’aise. Tout dépend de la décision qui sortira des consultations. Il y a beaucoup de paramètres qui gravitent autour de cette saison, car sur le plan international faut avoir un champion, voir aussi s’il faut rembourser ou pas les clubs, et si on annule cela signifierait qu’il n’a jamais eu de championnat cette année. Donc, il faut analyser lucidement cette situation et prendre la meilleure décision.

Manque de considération à l’endroit des clubs de l’intérieur qui voient le président qu’à la veille des élections….

Je suis le seul président de Fédération à avoir fait trois fois le tour du Sénégal. Je ne viens pas voir les clubs que pendant les campagnes. Je refuse qu’on me dise ça. J’ai fait le tour du pays en 2015 et dernière bien avant même l’assemblée générale. J’ai visité le sud, le centre, le nord du pays. C’est pour dire que je ne fais pas partie de ceux qui sollicitent les clubs que lors des élections. Je connais toute la famille du basket dans l’intérieur du pays. Je n’ai que des amis et c’est la raison pour laquelle j’ai été plébiscité et par acclamation en juin 2019. Nous sommes une fédération légitime et ces résultats montrent nos bonnes relations humaines avec tous les acteurs. J’avais prévu de faire une tournée nationale mais il y a la pandémie. De tout façon, on verra dans quelle condition le faire au terme de cette crise sanitaire.

Finales décentralisées…

C’est un problème de salle susceptible d’accueillir les matches. Il faut un minimum de conditions pour une finale de basket surtout que la plupart des terrains ne sont pas couverts. L’idéal c’est de jouer les finales des play-offs en trois matches, à condition que l’une des deux équipes finalistes soit de l’intérieur. A part Lat Dior, il n’y a pas une salle capable d’accueillir une finale du championnat ou de Coupe du Sénégal. Le sport est une compétence transférée et nous demandons aux collectivités locales de mettre en place les infrastructures nécessaires pour qu’on puisse décentraliser nos compétitions.
 
Dernier mot…

Nous avons fait d’excellents résultats depuis 2015. Les Lionnes ont été championnes en 2015 et deux fois vice-championnes (2017 et 2019). Elles ont atteint les 8ème de finale de la Coupe du monde en 2018, sans compter une participation aux JO de 2016. Les hommes ont été 4ème et 3ème des deux dernies Afrobasket. Ils ont disputé la dernière Coupe du monde et sont en lice pour une place aux prochains JO. Les U18 garçons ont fini 2ème du dernier Afrobasket et se sont qualifiés à la Coupe du monde.  Le Sénégal est présent sur toutes les compétitions internationales. Le Sénégal a été félicité lors du Congrès de la FIBA en Chine pour sa gestion du dernier Afrobasket. Nous sommes classés dans la catégorie A, soit le meilleur classement pour une fédération. Nous ne sommes pas réfractaires aux critiques, nous demandons juste que cela se passe dans le respect. Notre objectif est de travailler pour l’essor de la discipline et nos paires pourront juger au terme de notre mandat.
 
 Sport221.com



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