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Basket : Youssou Ndoye explique les raisons qui l’ont poussé à rester en France malgré le covid-19


Rédigé le Vendredi 15 Mai 2020 à 01:09 | Lu 301 fois | 0 commentaire(s)



Alors que les joueurs étrangers de Nanterre ont tous regagné rapidement leur pays au début du confinement, Youssou Ndoye est resté en France, dans son appartement des Hauts-de-Seine. Le pivot international sénégalais de 28 ans qui a peut-être disputé son dernier match avec Nanterre le 11 février, avant qu’une blessure (lésion musculaire à une cuisse) et la pandémie du coronavirus ne mettent un terme à sa saison, explique comment il a vécu cette période unique.

Pourquoi êtes-vous resté à Nanterre pendant le confinement ?

YOUSSOU NDOYE. La première raison est que je ne savais pas comment la situation allait évoluer, combien de temps le confinement allait durer. Je ne voulais pas prendre de risque de partir chez moi, à Dakar au Sénégal, et ne pas pouvoir rentrer si la saison reprenait. Au début, il y avait beaucoup de questions mais peu de réponses. En plus, je sortais d’une blessure, ça me tenait à cœur de bien me rétablir pour être prêt si besoin.

Regrettez-vous de ne pas être rentré au Sénégal ?

Je ne me pose pas la question. De toute façon, les frontières se sont fermées rapidement. Il n’y a pas de vol entre Paris et Dakar depuis plus d’un mois. Je crois que la liaison doit reprendre cette semaine. Je n’ai rien encore programmé mais j’aimerais bien retourner au pays d’ici à la fin du mois. Le championnat ne reprendra pas avant septembre. Dans ces moments difficiles, c’est important d’être avec ses proches.

Savez-vous comment est la situation au Sénégal ?

Bien sûr, ma famille, mes parents, mes deux grandes sœurs vivent à Dakar. Ça se passe bien pour eux. Pour l’instant, le pays n’est pas trop touché par le virus mais il faut se méfier, rester vigilant. Il y a un peu plus de 2000 cas (pour 21 décès recensés jeudi matin), c’est moins grave que dans certains pays. Mais le Sénégal ne serait pas prêt pour un tel virus, il n’y a pas les installations nécessaires pour supporter une crise sanitaire. Ce ne serait pas gérable.

Etes-vous inquiet pour votre famille ?

Je suis inquiet pour eux et ils le sont pour moi parce que je suis seul ici. Je sais qu’ils font attention, qu’ils restent à la maison. On s’appelle souvent. Moi aussi je fais très attention même si je n’ai pas à me plaindre. Je sors rarement de chez moi et je respecte les consignes. Je ne suis pas un fan des consoles de jeux alors j’ai surtout regardé des films, je prenais aussi le temps d’appeler mes parents, mes proches. J’ai eu le temps de réfléchir à l’après basket. Une carrière de basketteur est éphémère. La prochaine sera plus longue. Pourquoi ne pas reprendre mes études et passer un master ? J’aimerais aussi aider le développement de mon pays.

Avez-vous pu vous entraîner pendant le confinement ?

Il y a un terrain de foot derrière chez moi, alors j’allais courir de temps en temps pendant une heure. C’est important de garder la forme. Au début, c’était pour être prêt en cas de reprise, maintenant c’est pour bien me préparer à la saison prochaine. Je faisais aussi du gainage, des squats, du cardio chez moi. Comme on habite dans le même immeuble, j’ai pu croiser et discuter avec mes partenaires (NDLR : les joueurs américains sont partis rapidement mais Isaïa Cordinier et Damien Bouquet y sont encore). C’est une chance.

Avez-vous changé vos habitudes depuis le déconfinement ?

Non, pas pour l’instant. Je ne suis pas sorti depuis lundi. Ce n’est pas que j’ai peur du virus mais il faut continuer de faire attention. Je ne veux pas prendre de risques. Je n’ai pas changé mes habitudes depuis le déconfinement. 

La Ligue de basket hésite entre reprendre sur une nouvelle saison ou finir celle qui a été suspendue par la pandémie. Quel est votre avis ?

C’est une situation délicate mais la priorité reste avant tout la santé. Il faut trouver la meilleure solution ou la moins mauvaise. C’est compliqué de vouloir finir la saison, les contrats des joueurs se terminent le 30 juin, on fait comment après ? Je ne sais pas si c’est vraiment nécessaire de jouer au basket sans les fans. On a tous envie de jouer dans des salles pleines. S’il faut jouer à huis clos, on le fera mais ce serait triste. Je n’aimerais pas être dirigeant à la Ligue ou dans les clubs. Ils ne pourront pas satisfaire tout le monde…

Vous êtes en fin de contrat, ce doit être frustrant de terminer l’aventure de cette façon ?

C’était important pour moi de rejouer cette saison, de retrouver mes coéquipiers et finir le travail avec eux à Nanterre. Je ne sais pas ce qu’il va se passer pour moi maintenant, où je jouerai la saison prochaine. On ne sait même pas quand on pourra reprendre les entraînements.
Source : Le parisien
 



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