Le processus électoral de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF) a connu un tournant dramatique ce samedi 2 août 2025. Mady Touré, président de l’académie Génération Foot et candidat à la présidence, a décidé de se retirer du second tour du scrutin, dénonçant publiquement des « actes de corruption » qu’il attribue au camp de son adversaire Abdoulaye Fall, élu dès le premier tour avec 301 voix contre 116 pour lui.
Très ému face à la presse, Mady Touré s’est exprimé en termes clairs :
« Je n’ai pas pu continuer les élections parce qu’il y a eu de la corruption. En 2013, j’étais candidat. En 2021, j’étais candidat. Et aujourd’hui encore, en 2025, je me suis présenté. Ce que j’ai vu est scandaleux. »
Selon lui, des manœuvres en coulisses auraient compromis l’intégrité du scrutin. Il affirme que des électeurs ont été influencés ou achetés, et que le processus a perdu toute légitimité.
Touré appelle désormais les autorités étatiques à agir. « Je lance un appel à l’État du Sénégal pour qu’il prenne toutes ses responsabilités. Le pays ne mérite pas ça. Ce qui s’est passé aujourd’hui à Dakar, dans le cadre de cette élection, est indigne. » Il affirme par ailleurs avoir saisi la justice, qu’il charge désormais de faire toute la lumière sur les faits.
Une élection sous tension, une réponse mesurée
Face à cette déclaration fracassante, Abdoulaye Fall, désormais président de la FSF pour un mandat de quatre ans, a réagi avec prudence. Refusant d’entrer dans la polémique, il a préféré rappeler le sérieux de son équipe et la régularité du processus électoral :
« Je ne veux pas me prononcer sur ça. On a travaillé sérieusement pendant des années pour arriver à ce résultat. Ce sont les clubs qui ont voté et fait leur choix. »
Sans s’attarder sur les accusations, il a tenu à remercier ses soutiens et à saluer l’organisation du scrutin :
« Je suis très satisfait de ce qui s’est passé aujourd’hui. Très satisfait aussi de la commission électorale. »
Un chantier immense pour le football sénégalais
Désormais à la tête de l’instance dirigeante du football sénégalais, Abdoulaye Fall hérite d’une fédération confrontée à de nombreux défis structurels. Infrastructure défaillante, manque de moyens, précarité des clubs locaux : les urgences sont multiples.
« Dans le football national, tout est urgent. Il y a beaucoup à faire », a-t-il reconnu, conscient des attentes placées en lui après une campagne électorale tendue.
Le retrait de Mady Touré, sur fond de dénonciation de pratiques frauduleuses, vient assombrir une élection qui devait incarner un nouveau départ. Alors que la justice est saisie et que les regards se tournent vers l’État, le football sénégalais entre dans une nouvelle ère sous haute surveillance.