SPORT221

Le Dernier Joker (Par Sindo)


Rédigé le Mercredi 4 Octobre 2017 à 19:06 | Lu 131 commentaire(s)



“A vous oiseaux de mauvaises augures, chats noirs et autre hiboux lugubres nous intimons le plus grand mutisme. Comme des carpes, faites nous fi de vos critiques, observations gênantes même si elles peuvent s’avérer pointilleuses et pertinentes. L’heure est grave, l’heure est á l’union sacrée autour de l’Equipe Nationale. Pas de voix discordantes dans les coulisses, dans les grands places et surtout pas dans la presse.”

Prière, invective ou boutade, ces propos aigres-doux, complètement fictifs et imaginaires nous les attribueront et pour besoin de cause aux trois figures de proue du football national qui, bon gré mal gré, se savent en danger ou sur la sellette. Trois hommes qui ne sauront échapper á la vindicte populaire en cas de non qualification des Lions du foot á la coupe du Monde 2018 á savoir : Mr Matar Bâ Ministre des Sports, Mr Augustin Senghor Président de la FSF et surtout Mr Aliou Cissé sélectionneur national.

En décidant de faire rejouer le match Afrique du Sud – Sénégal le 10 Novembre prochain la FIFA a tout simplement “remise” en selle une sélection qui dans l’ensemble ne méritait pas mieux que ses adversaires. Si les individualités sont là sur le papier, c’est dans le jeu et sur le terrain que les co-équipiers de capitaine Cheikhou Kouyaté cafouillent au point de se faire secouer par une Afrique du Sud moyenne á l’aller ( merci encore la FIFA pour la “Lampteygate”), s’avérant incapable de prendre á défaut des Burkinabé á Dakar (0-0) et surtout faire montre á ce niveau de défaillance mentale et collective criarde trois jours plus tard á Ouaga (se faisant rejoindre en fin de match, même en supériorité numérique pendant plus dune mi-temps 2-2 ).

Malgré l’attitude genre pied de nez de certains après le deuxième but á Ouagadougou, jubilant comme si le match avait été plié, les critiques, au vu du résultat final avaient vu juste. Cette équipe est malade de son jeu incohérent, de son inconsistence, du déséquilibre entre ses lignes, de son inefficacité devant les buts, de ses maladresse technique dans l’exécution de coup de pieds arrêtés, de son incapacité á dominer ou á gérer face á des adversaires qui á priori paraissent prenables. Cette équipe ne déroule pas, Cette équipe dans sa cohésion jusque là, tarde á rassurer. Respecter l’adversaire ne veut pas dire ne pas jouer sur sa propre valeur. La marque d’une bonne équipe c’est de savoir résoudre les équations technico-tactiques posées par l’adversaire en coaching mais aussi d’avoir la capacité physique athlétique et collective d’élever le niveau de jeu en guise de répondant et de solution en cours de match. On peut certes ne pas aimer la critique. C’est compréhensible. Tout compétiteur et sportif de haut niveau rechigne á accepter ce jeu de yoyo du je t’aime selon la gagne dont les supporters, chroniqueurs, journalistes raffolent.

Mais qu’á cela ne tienne, ministre, fédéraux, staff technique et joueurs qu’ils se le prennent tous pour dit. Comme dans leurs clubs du reste (pour les joueurs) des lauriers leurs seront tissés en cas d’exploit, mais l’échafaud de la critique acerbe sans complaisance leur tombera dessus en cas de contre-performance. Seule la victoire est belle. La défaite honorable parfois. Mais nul n’aime perdre. Et quand on parle des nos chers Lions cela fait plus d’un demi-siècle que cela dure.

Malgré tout le potentiel qu’on lui reconnait au vue de la valeur de ses individualités, cette équipe n’a pas encore pleinement pris mesure de ses adversaires au cours de ces matchs éliminatoires dans leur poule D de la zone Afrique. Pas de match référence á même de rallier tous les amateurs et inconditionnels et de faire taire les critiques justifiées á son endroit.

Enfin pour cette génération Olympique 2012 arrivant á maturité (27-28 ans de moyenne d”âge) , c’est peut-être la dernière opportunité pour une qualification en Coupe du Monde. Que l’on s’en rende compte ou pas, ils seront pour la plupart trentenaire durant les prochaines échéances. Donc motivation pour eux ne saurait être plus suffisante et belle que de se donner les moyens de participer á une Coupe du Monde et de rejoindre ainsi les héros de 2002 au Panthéon du football sénégalais.

Le match de Praia sera un match couperet. Il n’y a pas de secret. Si l’on joue la qualification, il faut savoir voyager et gagner sur terrain adversaire. Pou avoir su le faire, et le Burkina (au Cap-Vert) et le Cap-Vert ( en Afrique du Sud) devancent aujourd’hui le Sénégal au classement. Pour la bande á Aliou Cissé. l’enjeu est clair. Le match de Praia est le match de la survie, le match du rachat, le match de l’espoir. Tout autre résultat qu’une victoire risquerait de compliquer ou de compromettre toutes chances de voir la Volga, le Kremlin et la Place Rouge en été prochain. Le dernier joker se jouera en terre cap-verdienne. Le dernier joker pour un ministre, dernier joker pour un président de fédération, le dernier joker pour un sélectionneur. Aux joueurs de ne pas le brûler.

Sportivement,
SINDO




Dans la même rubrique :
< >

Mercredi 19 Janvier 2022 - 10:56 Insuffisant ! (Par Mamadou KOUMÉ)






Partager ce site

Derniers tweets