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Bouly Jr Sambou : « Si Aliou Cissé fait confiance aux joueurs locaux…»


Rédigé le Mercredi 20 Avril 2022 à 12:12 | Lu 43 commentaire(s)


À 8 journées de la fin de la saison, le Jaraaf pointe au 4ème rang à 6 longueurs du duo Génération Foot - Casa Sport. Une situation loin d’être rédhibitoire selon Bouly Jr Sambou. L’avant-centre du club le plus titré du Sénégal et actuel meilleur artificier du championnat avec 11 buts s’est longuement confié à Sport News Africa sur le sprint final. Mais aussi sur la place des joueurs locaux en équipe nationale du Sénégal. Sans langue de bois aucune.


Bouly Jr Sambou, vous êtes actuellement meilleur artificier du championnat du Sénégal comment appréciez-vous votre saison jusqu’ici ?

Je réalise une saison plus ou moins satisfaisante qui me permet d’être en tête du classement des buteurs. Tout cela est le fruit d’un travail collectif dont je profite individuellement. En 18 journées j’en suis à 11 buts. J’aurai pu marquer plus parce qu’il y a eu certaines occasions qu’on aurait pu mieux négocier. Mais ça me sert de leçons car je suis encore en apprentissage. Reculer pour mieux rebondir lorsque pareilles situations se présenteront face à moi. On peut dire que je suis un peu satisfait mais juste un peu (rires).

Vous attendiez-vous à être aussi performant cette saison après une saison dernière complètement perturbée par des blessures ?

Effectivement, ma première saison avec le Jaraaf a clairement été entachée par des pépins physiques à répétition. Je suis arrivé et juste derrière, je me blesse. Je suis resté sur la touche pour me soigner. À mon retour, je fais une grosse préparation physique. Et ce travail-là paye en ce moment et je compte faire tout mon possible pour capitaliser là-dessus d’ici la fin de la saison.

Qu’est-ce qui explique d’ailleurs que vous ayez choisi de quitter Teungueth après le titre en 2020 pour le Jaraaf alors qu’il y avait la possibilité de découvrir la Ligue des Champions ? Tactiquement est-ce que la collaboration avec Dabo vous convenait ?

J’avais signé deux ans avec Teungueth FC. Je suis allé au bout de mon contrat. Ensuite avec le président Babacar on a discuté de ma prolongation de contrat mais on ne s’est finalement pas entendu sur certaines choses. C’est ce qui explique au final que je n’ai pas renouvelé mon contrat. Je me suis alors dit qu’il fallait que je rejoigne un club qui jouerait comme Teungueth une compétition africaine. J’ai donc signé au Jaraaf qui représentait le Sénégal en Coupe CAF. Quant au coach Youssouph Dabo, on avait des affinités malgré ces rumeurs. Je me suis plutôt vite adapté à son système de jeu. Je peux dire qu’on était assez compatible. Donc mon départ du TFC est juste dû à certains détails contractuels. On n’a pas su trouver un terrain, j’ai décidé de ne pas insister et d’aller vers un autre challenge, le Jaraaf.

Cette année, Jaraaf a beaucoup de mal à réussir des séries de succès. Qu’est-ce qui l’explique ?

Cette irrégularité est plus dû à un manque de concentration de notre part. À certaines occasions aussi, un manque de maturité peut expliquer cela. Ça se voit sur certains matchs.

Pensez-vous que votre équipe pourra inverser la tendance après 2/3 de la saison ?

Rien n’est encore joué et il reste pas mal de journées en championnat. Il reste 24 points à prendre et le leader a 8 points d’avance sur nous. Je pense qu’il y a de la place pour revenir. Il faut juste y croire et faire preuve de maturité dans cette équipe. Il faut que tous on croit à cette possibilité de refaire notre retard pour gagner le titre. On peut le faire même si c’est un championnat difficile. Le Jaraaf est une référence et je peux dire, l’équipe à battre. Toutes les équipes qui affrontent Jaraaf se rappellent qu’on est le grand Jaraaf, le club le plus titré au Sénégal. Ce qui rend nos matchs plus difficiles mais on devra faire preuve de maturité et croire en nous pour remporter le titre.

Le Sénégal vient de remporter sa 1ère CAN. Comment l’avez-vous vécu ?

Très ému, très content car l’attente d’un premier titre de champion d’Afrique a été interminable. Et la façon dont cela a été obtenue renforce notre hégémonie en Afrique. On a patienté longtemps car Dieu l’a voulu ainsi. Cela a été une bouffée d’oxygène pour tout un peuple. On était tous heureux d’avoir enfin été sacrés champions d’Afrique. Personnellement j’étais submergé ce soir-là.

Est-ce qu’il vous arrive de guetter les listes de Cissé ou vous vous dites simplement que tant que vous évoluerez dans le championnat local, vous n’aurez pas le même crédit que les expatriés ?

Que ce soit pour la liste des sélectionneurs de l’équipe nationale locale, U.23 ou celle d’Aliou Cissé, je les suis toutes avec intérêt à travers le net. Quant à se demander si nous joueurs locaux avons une chance d’intégrer l’équipe A ? Bien sûr ! On le pense. Tous les joueurs rêvent de défendre les couleurs de leur pays. Sur la considération entre les joueurs expatriés et les joueurs locaux, le championnat sénégalais a un statut professionnel et c’est ce que disent aussi les fans même s’il faut reconnaître qu’il y a une différence avec les autres championnats.

Cela reste du football et si on mélangeait tous ensemble sur un terrain, il serait difficile sur des aspects techniques de distinguer l’expatrié et le local (rires). Mais on va juste travailler car tout cela constitue une motivation supplémentaire pour nous locaux. On se donne les moyens pour rejoindre de bons clubs européens comme eux et montrer notre talent. Cela n’empêche pas que si Aliou Cissé nous fait confiance et fait appel à nous dans la Tanière, on prend nos valises pas juste pour aller dormir là-bas mais pour travailler dur et mouiller le maillot.

Sur quels aspects pensez-vous devoir progresser dans votre jeu ?

Là où je pense devoir plus m’améliorer, c’est surtout de redoubler de concentration au niveau de la finition malgré que je marque des buts. Je dois faire plus. On n’en fera jamais assez sur la lucidité devant les buts lorsqu’on est avant-centre.

Travaillez-vous à l’entraînement avec l’ancien buteur du Jaraaf Pape Ciré Dia aujourd’hui adjoint de Cheikh Guèye et qu’est-ce qu’il vous apporte précisément ?

Je travaille beaucoup avec le coach Ciré Dia. Mais aussi avec le coach Cheikh Guèye. Ciré Dia m’aide et me conseille sur les prises de décision à certains endroits clés. Il le fait tout le temps. On discute autant sur le terrain qu’en dehors. C’est lui qui s’occupe des séances spécifiques pour le travail devant les buts. Il met toujours l’accent sur moi. Tout comme le coach. Ciré Dia je le considère comme un grand frère, sur et en dehors du terrain. Tout ce qu’il me dit, je le retrouve sur le pré et ça me réussit assez souvent. Cela m’aide beaucoup à progresser. C’est quelqu’un pour qui j’ai un énorme respect car c’est une légende ici. Quand on a cette chance-là, il faut en profiter et la saisir à bras le corps. Cela ne court pas les rues. Côtoyer une personne aussi expérimentée au quotidien, une légende de surcroît, qui te conseille et guide tes pas, c’est une aubaine.

Quelles sont vos ambitions sur le plan individuel d’ici la fin de saison ? En rappelant que le record sur une saison de Ligue 1 professionnelle au Sénégal est l’œuvre d’Ibrahima Niane avec 19 buts en 2017…

J’ai l’ambition d’offrir au Jaraaf un trophée. Pourquoi pas le championnat. Parce que rien n’est encore joué selon moi à 8 journées de la fin. Je ferai de mon mieux. Quant à mes ambitions personnelles, on a un plan de carrière avec mon entourage. Là, on est au Jaraaf, on essaiera de marquer beaucoup de buts d’ici la fin de la saison et espérer une issue heureuse. C’est vrai les meilleurs buteurs des saisons passées ont atteint 16, 17, 18 et même 19 buts, de grosses pointures au passage. Là je suis à 11 buts, je travaille davantage, pas pour les concurrencer mais pour marquer le maximum de buts. À l’issue de la saison on fera les comptes. Il reste 8 journées et je suis à 11 buts. Je ferai mon possible pour dépasser ce total.


SNA







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