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Jërejëf Aliou


Rédigé le Vendredi 22 Juin 2018 à 23:13 | Lu 117 commentaire(s)



Juste ce qu’il faut, pour que ton orgueil s’en émeuve afin que tu me sortes de ma peur. De ma torpeur à l’issue de ce match gagné contre la Pologne 1-2. Ce n’est pas toujours évident avec toi. Suis difficile, tu me diras. Un peu comme toi. Quelque chose d’en dedans. Une sorte de fierté contenue. Intériorisée. C’est mieux ainsi. Toujours d’ailleurs.

Il ne sert à rien de parler. Faut faire les choses. Juste comme il faut et avancer. L’essentiel est de croire en soi. En ses valeurs et avancer. Contre vents et marées.

Aliou, je ne connais de Sénégalais qui ne soit fier de toi et de sa particularité aujourd’hui. Le seul Africain à avoir décroché la première et la seule victoire du clan des 5 représentants du continent. Oui, cela me remplit d’aise. Malheureusement pour les 4 autres. Fort heureusement, nous autres Sénégalais sommes là. Et nous le savons, il est difficile à l’impossible de l’être. Avec nous, si bavards et bravades, le pari et les défis deviennent si peu. A notre portée. Je ne sais pas où est-ce que nous allons chercher cette certitude. Elle est. En nous, jusqu’au bout des ongles. C’est ce que j’ai appris cet après-midi. On me dira que j’en fais trop. Que je suis pris d’ivresse. Une émotion grandiloquente. Peut-être ! Mais admettez que ce n’est pas peu.

Que cette équipe est belle. Certes, tout n’est pas parfait. Comme toute œuvre humaine. Ca coince, grince, grimace. Comme chez tout le monde. Sûrement plus chez les Polonais que chez nous. On me dira que le Mame Birame Diouf est poussif. Qu’il court et laboure en vain la pelouse. Qu’il se démarque comme un tartempion, mais ce que j’aime le voir avaler les distances, peser sur la défense. Cogner comme il sait le faire. Un viking des surfaces.

Une anomalie de l’orfèvre ! Sûrement. Un porteur d’eau ! Que si. Comme les aiment les grands coaches. Comme tu l’aimes toi-même. Il a suffit d’ailleurs qu’il quitte l’équipe pour que se ressente son travail ingrat.

Que dire des hommes derrière. Ce Mbaye Niang ? Cheval fou aux poitrails d’acier. Une mentalité de marbre. Incassable. Indéchiffrable. Une sorte de lutteur-gladiateur des temps modernes du football. De la puissance, de la malice. Une farouche envie de vaincre. De porter son pays. De mettre le monde du foot à ses pieds. J’y suis. Ce joueur à qui rien n’a été pardonné. Que d’efforts pour être aimé des siens. Il a gagné son pari. Et comment. Tout comme notre super Mané.

Apparemment discret, mais ô combien millimétré dans ses choix. Le bon geste, au bon moment, au bon endroit. Pas d’escapade, ni d’escalade. De la sobriété. Au service du groupe. Du projet. Des plans de jeu du sacré Aliou Cissé qui a bien bluffé son monde. Les Polonais ne s’y attendaient pas. Confus. Désorientés. Ils ne se sont jamais remis de cette trouvaille d’occupation de l’espace. Un plan de jeu inattendu, libérateur du bucheron Mbaye Niang. Qui l’eut dit ?

Mais s’il y a un autre joueur qui nous a bluffé, c’est notre Sabaly. Quel coffre ! Quel abattage. Bordeaux n’en revient pas. Les Sénégalais non plus. Un truc d’à la Oumar Daf. Il a du lui parler le bon vieux Daf. Cet homme discret mais combien important dans le dispositif de Aliou. Tout comme le Tony Sylva, Lamine Diatta. Aucun bruit. Ils furent bons dans l’ensemble. Certes, des choses sont à revoir. Surtout sur le côté gauche. Wagué par exemple.

Mais contentons nous de savourer. Car elle est belle cette victoire acquise aujourd’hui mardi 19 juin 2018 aux dépens des Polonais en match de Coupe du monde. Ce n’est pas peu de figurer dans la short-list des sélections nationales qui n’ont jamais connu de défaite en match de poule de la Coupe du monde. Seule l’ancienne RDA et le Pays de Galles ont ce palmarès. Comme quoi !

A dimanche, pour une autre sensation. Face au Japon.



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