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Message d’outre-tombe de Gaston Mbengue (Par Simon Faye)


Rédigé le Jeudi 22 Mai 2025 à 15:50 | Lu 183 commentaire(s)



Chassez le naturel, il revient au galop. Le semblant d’accalmie observée dans ce qu’il est convenu d’appeler la «guerre des promoteurs » n’a pas refroidi l’ardeur des bailleurs de l’arène dans la quête du «combat de l’année» ou, à défaut, «combat royal». Décrocher une de ces deux affiches a valeur de jackpot tant les retombées sont considérables pour qui frapper à la bonne porte pour s’attirer les services de sponsor-séniors, sous forme de partenariat. Conscients du rôle hyper-important qu’ils jouent dans le déroulé de ces galas à grand public, les « cadres » de l’arène appelés pompeusement VIP (Very Important Personnality) ne s’en laissent pas compter. Ils jouent à fond leur partition, fort de leur statut d’acteurs leaders à même de remplir à ras-bord l’Arène nationale dont la capacité d’accueil est de 20.000 places sur décision du ministère de l’Intérieur pour raison de sécurité.

En quoi faisant ? En élevant tout simplement la barre des cachets dont de summum, cette saison, est de … 175.000.000 frs pour un combat. Du temps de feu Gaston Mbengue la barre avoisinait les 140.000.000 frs. On l’aime ou on ne l’aime pas ; mais il faut lui reconnaître une qualité : il assumait ses propos quelle qu’en soit la teneur. Il avait horreur du « wax waxeet » (se dédire). L’on en veut pour preuve sa constance dès lors qu’il s’agissait de désigner les principaux responsables de la crise aigüe qui avait frappé de plein fouet la Planète Lutte au point que les « combats à grand public » dont les VIP se disputait la vedette tardent à se matérialiser… A chaque fois que l’occasion d’évoquer ce brûlant sujet lui était offerte, le « boss » de Gaston Production ne mâchait pas ses mots : « Nous tous sommes coupables… ».

Et se faire plus précis : « A commencer par les promoteurs, moi y compris ». Le délit ? « La folle course vers certains « sommets de l’arène » à coups de millions de francs CFA, au mépris de tout bon sens et de toute retenue… » Pour ce faire, tous les coups (des plus tordus aux plus fourrés) étaient permis pour décrocher l’affiche de rêve à même de mobiliser avant, pendant et après le monde de lutte avec un fort battage médiatique ponctuée par une campagne de communication tous azimuts. Et les cachets de flamber en empruntant l’ascenseur après des manoeuvres souterraines et autres « rencontres nocturnes » menées tambour battant. Dans ce milieu assimilable à une jungle, on ne se fait pas de cadeau.

Dans les affaires il n’y a pas de sentiment. C’est là un secret de polichinelle. Premier « match maker’s » à déverser un torrent de millions dans l’arène grâce à ses sponsors-leader (une compagnie de téléphonie mobile) qui ne s’était nullement gêné de casser sa tirelire pour les besoins le CLAF (Championnat de Lutte avec Frappe) dont certaines journées étaient agrémentées par des « têtes d’affiche » (combats de VIP), Gaston Mbengue avait inoculé le virus à certains de ses collègues, Luc Nicolaï et Aziz Ndiaye notamment. Et ces derniers de maintenir la cadence après le retrait de leur « grand-frère » qui sentait ses … « reins financiers » lâcher faute de « partenaires stratégiques ». Le « duo magique continua à jouer sa partition à coups de centaines de millions de francs CFA. L’on parle de 160 000 000. Et l’arène de vivre son âge d’or sous les coups de « boutoirs financiers » de ces deux promoteurs entrés dans les bonnes grâces des sponsors leaders (les compagnies de téléphone mobile surtout).

Entre opération de charme et investissement, l’on a vite penché pour la seconde option, avec en toile de fond un effet boomerang, synonyme de retour d’investissement pour les bailleurs de l’arène. L’on est bien fondé de parler de partenariat gagnant-gagnant entre les promoteurs, leurs partenaires. Quid des lutteurs Vip ? Certains ont vu leur statut social se métamorphoser avec force belles villas, voitures de luxe et séjours à l’étranger. Hélas à force de puiser l’eau du puits, ce dernier s’est asséché. Président du CNG à l’époque, le Dr Alioune Sarr parlait plutôt d’une bulle qui s’est dégonflée en évoquant cette folle épopée dépensière qu’a vécue l’arène entre 2008 (année du CLAF) et 2019 marqué par le combat Modou Lô-Eumeu Sène.

Les promoteurs n’étaient pas seuls dans le box des accusés. Les Vip restés sourds à l’appel à la raison du monde de la lutte qui les suppliait de revoir leurs ambitions financières (les cachets) à la baisse n’étaient pas exempts de reproche. La nouvelle génération de promoteurs de l’arène doit s’inspirer de ce douloureux épisode pour ne pas commettre les mêmes erreurs que leurs prédécesseurs dans cette course folle vers les « combats de l’année ». L’on apprend toujours des erreurs des autres surtout quand l’on évolue dans le même « environnement des affaires »







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