SPORT221
CORNER

Sénégal-Pologne 2-1, Sénégal-Japon 2-2. Entre ces deux scores, une multitude d’observations, de remarques et de questionnements sur l’identité, la personnalité et le caractère des Lions. A quel Sénégal se fier au regard de la physionomie des deux matches.


La leçon japonaise: Un viatique pour la suite de la compétition


Face à la Pologne considérée avant de Mondial comme l’ogre du groupe H en compagnie du Sénégal, du Japon et de la Colombie, le monde du football s’attendait à une épreuve difficile pour les Lions. L’équipe polonaise conduite par un certain Lewandowski, buteur patenté du Bayern de Munich et l’un des meilleurs réalisateurs des matches de qualification, était donnée comme le rouleau compresseur qui allait tout écraser sur son passage.

Pourtant, beaucoup n’avaient pas donné un contenu réel aux propos de l’avant-centre polonais dont les craintes étaient bien fondées.  Il l’avait dit en termes sans équivoque arguant que le Sénégal est une équipe de contre dont les attaquants sont très rapides et doivent être surveillés de près. Il ne savait pas si bien dire quand on connait la suite de la confrontation avec les Lions et les séquelles de cette partie qui ont conduit aux difficultés actuelles de cette équipe. Lewandowski et sa bande n’ont pas survécu à l’épreuve de force qu’ils ont voulu imposer aux Lions.

Ils l’ont lourdement ressenti face à la Colombie lors de leur deuxième sortie où ils n’ont pas pu tenir physiquement. Auront-ils le temps et la force morale de récupérer devant des Japonais euphoriques à la suite de leur match contre le Sénégal (2-2) à la suite d’une résistance bien héroïque. Dans cette partie aux multiples bouleversements, le Japon a emprunté du Sénégal un adage qui, au demeurant, ne lui est pas étranger : « on nous tue, on ne nous déshonore pas ».
Et c’est sur ce point que nous axons la deuxième lecture du comportement des Lions qui, après avoir conquis le public russe et entretenu les espoirs pour un futur plus radieux, n’ont pas su faire honneur à une réputation qui ne semblait ni surfaite ni usurpée.

Hélas, devant les Japonais, les Lions ont oubliée qu’une bonne équipe, c’est d’abord une bonne identité et une forte personnalité. En haute compétition, le talent, à lui seul, ne suffit pas. Il faut également de l’engagement, et une volonté inébranlable de s’imposer quel que soit l’adversaire.

Aliou Cissé pensait sans doute que l’équipe japonaise était aussi calculatrice que les autres équipes européennes. Il n’avait pas tort, mais le calcul japonais était tout autre. Ce calcul repose sur une règle mathématique assez singulière : le Sénégal dispose de deux voire trois joueurs qui pouvaient faire mal, il faut les empêcher de jouer et exploiter les éventuelles failles de la défense pour marquer.

Sadio Mané, Mbaye Niang et Ismaila Sarr l’ont appris à leurs dépens pour n’avoir pas su que dans ce genre de matches, il faut jouer plus avec la tête qu’avec les jambes. A preuve les fautes non sanctionnées (par un arbitre italien assez complaisant) commises par les Japonais dont le but était simplement d’empêcher les Sénégalais de se rapprocher de leur camp.

L’erreur de Aliou Cissé est d’avoir décroché Mbaye Niang de  la surface japonaise alors qu’il devait servir de pivot en utilisant la force de pénétration des ailiers Sadio Mané et Ismaila Sarr pour peser sur la défense adverse. Mais en demandant à Niang de descendre pour venir chercher la balle, il l’obligeait en même temps de tourner le dos à la défense averse et de se faire prendre en étau par les arrières centraux.

Deuxième erreur de l’entraineur sénégalais : le fait de ne pas comprendre sitôt que les Japonais avaient choisi de jouer derrière la défense sénégalaise, surtout au niveau de Moussa Wagué. En essayant de faire bouger la défense sénégalaise dans tous les sens, les japonais n’avaient qu’un seul objectif : jouer sur le flanc droit pour déséquilibrer la défense et balancer vers la gauche dans le dos de Wagué. Le deuxième but japonais en est une illustration marquante, pour comme d’ailleurs le premier but.

C’est dire que la leçon japonaise, une leçon technico-tactique est à prendre comme un cours magistral de réalisme et de discipline de jeu. Savoir jouer sur les faiblesses de l’adversaire et maitriser l’exploitation des temps forts et des temps faibles. Ce qui ne semble pas être le point fort des Africains.

Aliou Cissé et ses Lions doivent comprendre qu’à ce stade de la compétition, chaque équipe doit savoir jouer avec ses propres forces en étudiant les faiblesses de l’adversaire. Si les Lions saisissent bien la portée de cette leçon, ils auront là un viatique pour la suite de la compétition.
 
Mamadou Kassé
senegalfootballclub.com
 


Mardi 26 Juin 2018 | Amadou Demba Lo
Le Sénégal grille un joker
Par deux fois, le Sénégal a mené au score face au Japon. Par deux fois les Nippons ont rétabli l’égalité. Résultat : un match nul qui met le Sénégal sous pression avant son troisième match contre la Colombie.
Vingt minutes parfaites sanctionnées par un but et puis plus rien. Le Sénégal a complètement raté son match contre le Japon, alors qu’il a mené, par deux fois, au score. Mais, à chaque fois, c’est pour voir les Samouraïs Bleus refaire leur retard. La faute à des adversaires apparemment plus déterminés à aller chercher le gain du match. Le Japon était d’autant plus à son aise dans ce match que le Sénégal a affiché un visage aux antipodes de ce qu’il avait montré face à la Pologne. La combativité des Nippons a carrément enrayé la machine sénégalaise. Même dans le secteur aérien où l’on pensait que les Lions avaient un avantage, ils se sont montrés plus forts. La preuve, malgré de nombreux corners en leur faveur, les joueurs sénégalais n’ont pas été capables, ne serait-ce qu’une fois, à prendre le dessus sur les duels aériens.
Et dans les buts sénégalais, ce n’était pas assurance tous-risques avec le gardien Khadim Ndiaye. Fautif sur le deuxième but avec une sortie hasardeuse, le dernier rempart des Lions de la Téranga a fait montre d’une fébrilité inquiétante. Comme quoi, le coach japonais avait raison de dire, en conférence de presse, que le point faible de l’équipe sénégalaise c’était son gardien. Khadim Ndiaye vient de lui donner raison comme il donne du grain à moudre à ses détracteurs qui ont toujours pointé du doigt son manque de concentration dans ses cages.
Erreurs individuelles et naufrage collectif, le Sénégal s’en sort finalement sans grands frais. Il conserve toutes ses chances de se qualifier pour les huitièmes de finale, mais rate l’occasion d’aborder le troisième et dernier match de poule sans pression surtout si la Colombie venait à l’emporter face à la Pologne.
Certes, le Sénégal vient de griller un joker, mais il a toujours son destin entre les mains. Il suffira d’un nul contre les Cafétéros pour rallier le huitièmes de finale.
Le Tireur 


Lundi 25 Juin 2018 | Sally Kumba Diop
Sénégal vs Japon:  La balle de match

Après une entame victorieuse, les Lions du Sénégal ont l’occasion, cet après-midi, face aux Samouraïs Bleu du Japon, de valider leur ticket en huitièmes de finale.
Sénégal-Japon, c’est le duel au sommet du groupe H. Pour avoir gagné leurs matchs inauguraux face aux favoris désignés, ces deux équipes s’apprêtent à se disputer une place en huitièmes de finale. Du coup, cette affiche prend une saveur bien particulière. En effet, au début de la compétition, il y en avait pas beaucoup qui pariaient sur le caractère décisif de ce match. Mais le Japon comme le Sénégal ont déjoué tous les pronostics en prenant le dessus sur la Colombie et sur la Pologne.
Avec une ration de trois victoires, deux nuls et une défaite en six matchs de Coupe du Monde, le Sénégal a l’occasion de poursuivre dans sa bonne dynamique face à des Japonais qu’ils ont déjà battus par deux fois dans le passé. S’ils rééditent le match quasi parfait contre la Pologne, les Lions du Sénégal ne devraient pas avoir du mal à se défaire des Samouraïs Bleus dont le collectif compact est la principale force.
Face à des adversaires petits de taille et vivaces, le salut du Sénégal doit passer par un jeu physique fait de redoublement de passes et aussi par les coups de pieds arrêtés. On l’a vu dans ce Mondial, beaucoup de buts ont été marqués à la suite d’une phase de jeu arrêtée. Pour dire que les Lions, avec des colosses comme Mbaye Niang, Salif Sané, Kalidou Koulibaly, ont un atout certains dans ce secteur de jeu.
Cependant, le match abouti contre la Pologne ne devrait pas installer les protégés d’Aliou Cissé dans un confort trompeur. Les Japonais n’aborderont pas ce match en victimes expiatoires. Tout comme les Sénégalais, ils savent que leur qualification au second tour passera par ce match. Ils ne prendront pas le risque d’aller chercher leur ticket en huitièmes lors du dernier match face à la Pologne surtout si Lewandowski et les siens remportent leur duel face à la Colombie.
Pour dire que Sadio Mané et ses coéquipiers doivent aborder ce match de manière sereine et sérieuse sans tomber dans le trop-plein de confiance qui risque de leur jouer un sale tour. La recette qui a fait le succès contre la Pologne (discipline tactique, détermination, efficacité et concentration) devrait suffire à venir à bout du Japon.  
Le Tireur
 


Dimanche 24 Juin 2018 | Sally Kumba Diop
Roulette russe
Toutes les équipes qualifiées à ce Mondial ont déjà joué leur premier match. Entre surprise, déception et confirmation, la première journée est pleine d’enseignements. Pour ce round-up, commençons par la fin. Il aura donc fallu attendre le dernier match de la première journée du Mondial pour voir une équipe africaine décrocher une victoire.
 
Le Sénégal, en disposant de la Pologne, sauve l’honneur de l’Afrique. Les autres représentants du continent ont tous mordu la poussière et souvent de manière cruelle avec des buts de dernière minute. Il en est ainsi de l’Egypte battue par l’Uruguay, du Maroc défait par l’Iran sur un but contre son camp et de la Tunisie vaincue par l’Angleterre malgré un match solide. Alors que le Nigéria a fait pâle figure en se faisant battre facilement par la Croatie. Chez les favoris, tout n’a pas marché comme sur des roulettes…russes. Le Brésil, l’Argentine et l’Espagne ont du se contenter de matchs nuls, alors que l’Allemagne a perdu face au Mexique.
 
Seule la France s’en est sortie avec une victoire mais difficilement. Ce sont plutôt les outsiders qui se sont distingués à l’entame de cette compétition. Et c’est la Belgique qui a fait la plus forte impression en laminant le Panama. L’Uruguay et l’Angleterre, ont, elles aussi, soigné leur entrée en matière en commençant par des victoires. Idem pour le Danemark et la Suède même si ces deux pays scandinaves ont souffert avant d’arracher la victoire face respectivement au Pérou et à la Corée du Sud. Quant à la Russie, pays organisateur, elle est bien partie pour ne pas vivre le sort de l’Afrique du Sud en 2010 : se faire sortir dès le premier tour.
 
En match d’ouverture, la Sbornaya a très facilement disposé d’une faible équipe d’Arabie Saoudite qui a pris la fâcheuse habitude de prendre des gamelles en Coupe du monde. On se souvient du 4-0 en 1998 contre la France et surtout du 8-1 en 2002 face à l’Allemagne. Ainsi, au sortir de cette première journée, le constat qui se dégage est qu’aucune équipe, notamment celles considérées comme favoris, n’avance avec des certitudes. Tout semble ouvert dans ce Mondial parti pour être l’édition de toutes les surprises.
 
 
Le Tireur


Mercredi 20 Juin 2018 | Amadou Demba Lo

Le football de sélections apparaît en crise face à un football de clubs et explique les débuts poussifs des favoris au Mondial, estime le chroniqueur Jérôme Latta.


CM 2018: n’y a-t-il plus de grandes équipes?
Chronique. L’entame difficile de l’Espagne, du Brésil, de l’Argentine et de l’Allemagne suggère que les outsiders sont de mieux en mieux armés pour contrarier les favoris. Jusqu’à un certain point.


La qualification de l’Islande pour cette Coupe du monde allait offrir à d’autres continents le privilège de découvrir la sélection nordique – une expérience déjà vécue par l’Argentine, tenue en échec samedi à Moscou (1-1). Lors d’un Euro 2016 dans lequel elle avait fait sensation, ne s’inclinant qu’en quarts de finale contre la France après une fracassante élimination de l’Angleterre, tout a été dit et répété sur le miracle islandais, accompli malgré un tout petit nombre de licenciés grâce à un vaste plan de développement.


L’avantage d’être « petit »


Face à l’Argentine, on a retrouvé les vertus de cette équipe blonde et rustique, peu brillante, mais remarquable d’abnégation et d’intelligence collective. L’Islande refait du football un pur sport d’équipe, à l’inverse de son adversaire du soir, qui se contente de remettre le ballon et son destin dans les pieds de Lionel Messi.


On pourrait, par réflexe, invoquer l’antique adage « il n’y a plus de petites équipes » à propos des contre-performances des favoris pour leurs premiers matchs. Mais la Suisse, qui a tenu en échec le Brésil et le Mexique qui a battu l’Allemagne n’émargent pas vraiment dans cette catégorie.


La question est plus pertinente posée à l’envers : y a-t-il encore de grandes équipes ou, du moins, pourquoi rencontrent-elles autant de difficultés face aux outsiders ? Le football reste ce sport dans lequel les équipes présumées modestes peuvent toujours renverser un adversaire supérieur, mais cette singularité est de moins en moins vraie dans le football de clubs, où tout est fait pour sécuriser la domination des grosses écuries. Dans le football de sélections, la tendance est inverse – et les deux évolutions sont en partie liées.
 

CM 2018: n’y a-t-il plus de grandes équipes?
Faire équipe


Le football de sélections apparaît en effet en crise face à un football de clubs dont il est de plus en plus admis que les meilleures équipes – avec leurs effectifs qui s’apparentent à des castings de stars – surpassent désormais celles des meilleures nations. Les tournois de la Coupe du monde et de l’Euro, placés au terme de longues saisons au cours desquelles les internationaux ont été sursollicités par leurs clubs, souffrent de l’usure physique et mentale de ces joueurs.

Les réaménagements des calendriers, depuis quelques années, n’ont rien arrangé en réduisant les temps de préparation des sélections, obligeant leurs coachs à improviser un projet tactique en comptant sur un amalgame plus ou moins spontané (ou, pour certaines comme l’Espagne et l’Allemagne, en s’appuyant sur des ossatures de joueurs évoluant dans les mêmes clubs).
Les « petites » formations, plus homogènes, moins sujettes aux problèmes d’ego – même si elles sont souvent emmenées par un ou deux leaders –, ont plus de chance de « faire équipe ». D’abord au travers de l’investissement des joueurs, pour lesquels la sélection a une importance plus exclusive. Ensuite grâce à la latitude plus grande, pour les sélectionneurs, de mettre en place sur la durée des projets de jeu cohérents et efficaces.

CM 2018: n’y a-t-il plus de grandes équipes?
Les armes des pauvres

Dans ce contexte, les progrès tactiques tendent à profiter aux outsiders, comme une arme des pauvres contribuant au nivellement des valeurs. Pas nécessairement avec des philosophies négatives de destruction du jeu, mais en mobilisant une importante capacité à neutraliser les forces adverses tout en optimisant les siennes. Cela donne un football d’essence collective, efficace mais souvent joyeux – comme l’Islande, les Irlande ou le pays de Galles ont pu le démontrer il y a deux ans.

De là à voir un de ces underdogs aller très loin, il y a un pas que seuls les parieurs audacieux franchiront. Ces formations se configurent pour être prêtes dès les premières rencontres, alors que la montée en puissance des favoris est programmée sur la durée de la compétition. Le système des poules laisse en outre la possibilité de rattraper une contre-performance.
La victoire finale semble rester hors de portée des équipes surprises du premier tour, mais s’il faut chercher un vainqueur hors du cercle des huit grandes puissances déjà sacrées, on doit peut-être se tourner vers un des challengers présentant un profil hybride. Par exemple la Belgique, avec cette génération que l’on attend depuis longtemps au sommet, ou pourquoi pas l’Angleterre, dont la jeunesse compensera peut-être l’affaiblissement par l’hégémonie de la Premier League. Le Portugal, qui a contrarié l’Espagne vendredi (3-3), a trop défié les probabilités en 2016 pour que l’on mise encore sur lui.


Mardi 19 Juin 2018 | Amadou Demba Lo
Les favoris en souffrance
Un Brésil poussif, une Allemagne en manque d’inspiration, une Argentine inefficace, une France bousculée, une Espagne tenu en échec. Les cinq favoris désignés du Mondial russe connaissent un début de compétition pour le moins compliqué. Sont-ce les contrecoups d’un trop-plein de confiance ou bien le signe que dans le football de haut niveau il n’y a plus de petites équipes ? Peut-être les deux à la fois. En effet, avant le début de la compétition, tout le monde pensait que les Auriverdes et leur armada de stars ne feraient qu’une bouchée des Suisses, que la Manschaft marcherait sur le Mexique, que l’Argentine laminerait l’Islande, que les Bleus seraient en promenade de santé face aux Australiens et que la Roja l’emporterait face au Portugal. Que nenni. La réalité du terrain a montré
que, dans le football, rien n’est figé et rien n’est gagné d’avance.

Cependant, il serait très tôt voire hasardeux d’enterrer trop vite les grandes ambitions de ces cinq sélections. Piquées au vif par leur mauvaise entame de compétition, elles voudront à coup sûr se racheter et rassurer leurs supporters. Ce qui doit passer par des matchs plus aboutis et de meilleurs résultats lors de leurs prochaines sorties. Gare à leurs futurs adversaires.
De ces cinq nations, seule la France a obtenu une victoire et encore difficilement. Le Brésil a du partager les points avec la Suisse, l’Argentine a buté sur le bloc islandais, l’Espagne a été contraint au nul par le Portugal de Cristiano Ronaldo de gala (trois buts), tandis que l’Allemagne, une fois n’est pas coutume, a mordu la poussière d’entrée. Les spectres d’une élimination au 1 er tour planent sur la tête de la Manschaft. Trois autres tenantes du titre ont connu l’amère mésaventure de se faire sortir dès les phases de groupe. Il s’agit de l’Italie en 2010, de l’Espagne en 2014 et de la France en 2002. Mais on n’est pas encore là.

Le Tireur


Lundi 18 Juin 2018 | Sally Kumba Diop
Que le ballon roule !

L’y voici, l’y voilà. Le trophée de la Coupe du Monde est enfin en Russie après une pérégrination d’exhibition qui l’aura mené dans les 31 autres pays qualifiés. Désormais, place au jeu. Durant un mois, le Pays des Tsars, plus vaste territoire du globe, sera le théâtre de la plus importante et médiatisée compétition sportive du monde.
Si toutes les équipes en lice convoitent Dame coupe, il n’en demeure pas moins qu’il y a des prétendants plus sérieux que d’autres. Et comme à chaque épreuve, le Brésil fait figure d’épouvantail. Après la déconvenue à domicile en 2014, les Auriverdes ont à cœur de se racheter. Surtout que cette équipe qui compte en son sein un Neymar plus fort que jamais, semble beaucoup plus forte que celle qui a reçu la mémorable raclée en demies face à l’Allemagne il y a quatre ans. Et justement à côté du Brésil, les éternels Allemands sont à l’affût.

Championne en titre, la Manschaft, habituée du dernier carré, est favorite tout comme l’Argentine, finaliste malheureuse en 2014. Seul bémol, les Albicelestes sont trop dépendants de Messi. Pour remporter à nouveau le trophée derrière lequel elle court depuis 1986, soit 32 ans de disette, l’Argentine aura besoin pas qu’un seul joueur au sommet de sa forme mais d’un collectif huilé.

Huilé comme celui de l’Espagne. Malgré une campagne brésilienne catastrophique (élimination au 1er Tour) pourtant entamée dans la peau de la tenante du titre, la Roja demeure encore un sérieux candidat au sacre final. Reste à savoir si ce football léché fait de jeu de passes qui fait l’Adn de la bande à Sergio Ramos suffira pour être sur le toit du monde surtout que l’entraîneur Julen Lopetgui vient d’être limogé à la veille du démarrage de la compétition pour avoir signé au Réal Madrid.
Ce triomphe, l’équipe de France en rêve aussi. Et il y a de quoi pour les Bleus de nourrir un tel espoir. D’abord une question de symbole. Faut-il le rappeler, il y a vingt ans, la France remportait son unique coupe du monde. Et ensuite une question d’ambition. Faut-il le souligner, avec cette équipe, elle dispose sans doute de l’un des meilleurs effectifs de cette Coupe du Monde.  

Et puis, en l’absence de l’Italie et des Pays Bas, il y a cette cohorte d’équipes qui peuvent légitimement afficher des ambitions d’aller très loin à défaut de toucher le graal. Parmi ces outsiders, on peut citer l’Angleterre, la Croatie, l’Uruguay, la Colombie, le Portugal, le Danemark, la Belgique et le Mexique. Quant aux équipes africaines en lice, elles peuvent prétendre à jouer les troubles fêtes et espérer se frayer, enfin, au moins une place en demi-finales.

En tant que pays organisateur, la Russie, qui n’est pas une foudre de guerre, tentera de sauver les meubles. Sortir de la poule A serait déjà une grosse performance pour la Sbornaya. Pour ce faire, les Russes devront d’abord se défaire de l’Arabie Saoudite, de l’Egypte et de l’Uruguay. Que le ballon roule et que le meilleur gagne.

Le Tireur


Jeudi 14 Juin 2018 | Sally Kumba Diop
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